La crise COVID-19 a changé un paradigme majeur. Auparavant, les risques psychosociaux semblaient circonscrits à des situations localisées ou liées à une problématique interindividuelle, impliquant relativement peu d’acteurs au départ. La vigilance de mise était de veiller à éviter tout effet de « contamination » psychologique par inaction et absence de régulation. En revanche, la période à venir est nourrie par des facteurs de risques multiples.
D’abord l’inquiétude sanitaire et l’incertitude économique constituent en soi un terreau fertile à l’expression d’un mal-être collectif et insécurisant. Ensuite, il y aura certainement un peu de casse psychique, conséquence pour certains des efforts d’adaptation importants et durables induisant un stress prolongé et de l’épuisement autant sur le plan personnel que professionnel. Enfin une brusque sortie du déconfinement peut en l’absence de période de transition et de défouloirs, transformer le lieu de travail en espace de tensions relationnelles.
Les effets de ces différents facteurs seront entremêlés et toute mesure généraliste pourrait ressembler à de l’épandage et dont l’efficacité serait relative. Cependant, il existe un « carré magique » de la reprise qui permettra de passer au crible toutes les catégories de risque et de cerner avec précision la nature des difficultés à venir.
Dans ce contexte, un audit sanitaire permettant de préparer les conditions de la reprise sur le lieu accompagné de la remise individuelle d’un kit sanitaire comprenant le matériel et un guide de bonnes pratiques permettra de marquer un accueil efficace après une longue période d’absence.
Il s’agit ensuite de maintenir dans le temps la vigilance sur le maintien des conditions sanitaires. Un réseau de prévention interne, sous la forme de référents sanitaires internes, peut être formé pour sensibiliser les salariés aux gestes barrières qui ne sont pas naturels et nécessitent une éducation par un processus itératif. Ils peuvent également avoir un rôle de détection et d’orientation en repérant les personnes ou animer des groupes de travail pour adapter les gestes barrières au réel de votre travail.
Nous pensons également qu’un baromètre court quantitatif ou des entretiens à distance permettraient de dresser un état des lieux des conditions psychologiques de la reprise et du niveau d’engagement des collaborateurs. L’objectif sera ainsi de déterminer quelles actions concrètes et précises d’accompagnement peuvent être mise en place sous la forme d’une feuille de route opérationnelle : formations, ateliers de co-construction, écoute et soutien, sensibilisation aux bonnes pratiques, etc.
Pour terminer cette approche, la préparation du management aux situations humaines issues de la crise sanitaire semble indispensable pour répondre à la transformation des usages professionnels issus du télétravail prolongé et aux enjeux de coopération, de collaboration et de confiance auxquels les managers seront confrontés. Une nouvelle culture managériale doit être importée rapidement pour permettre de protéger les équipes contre les dérives du télétravail et des usages numériques non cadrés.
Fort de ce démarrage structuré en quatre mesures clés, vous accélérerez l’efficacité du processus d’adaptation des collaborateurs tout en évitant une dégradation des risques. La situation sera stabilisée beaucoup plus rapidement et vous pourrez redémarrer vers une démarche de croissance avec des collectifs de travail ainsi accueillis, entendus et rassurés.