IDÉES REÇUES 4
Le stress peut être positif
- Vrai et Faux :
le stress n’est ni bon ni mauvais ; c’est un mécanisme d’adaptation à n’importe quelle agression
que perçoit un individu (ou un animal). Il représente une réaction naturelle face à un danger imminent qui incite à réagir (résistance, réponse, fuite, esquive…).
Hans Selye, qui fut le premier, en 1956, à aborder la question du stress sous l’angle endocrinologique,
distingue trois phases : une réaction d’alarme au cours de laquelle les forces de défense sont mobilisées, un stade de résistance au cours duquel le sujet s’adapte à l’agent stressant, puis un stade d’épuisement si l’agent stressant est suffisamment stressant et agit longtemps.
Un manager en risque est un manager à risque.
Les conséquences du stress sont essentiellement d’ordre psychologique.
- Faux :
le stress peut engendrer des maladies psychiques (anxiété ou dépression) et/ou des comportements addictifs (ex. : alcoolisme, excès de consommation de substances anxiolytiques ou dopantes). Il est aussi à l’origine de nombreux troubles cognitifs et physiologiques, à commencer par les troubles musculo-squelettiques des membres supérieurs, qui représentent aujourd’hui la première maladie professionnelle.
Il peut également se trouver à la source de troubles cardio-vasculaires et de troubles du métabolisme : obésité abdominale, résistance à l’insuline (qui peut évoluer vers un diabète), perturbation du métabolisme des lipides (cholestérol notamment), hypertension artérielle.
Le stress est objectivable.
- Vrai :
Même si deux individus, face à une situation comparable, ne réagissent pas identiquement. Ainsi, le psychologue américain Robert Karasek propose d’évaluer les facteurs agissants au sein d’un collectif de travail. Il en distingue principalement deux : la latitude décisionnelle dont dispose la personne et la demande psychologique engendrée par le travail.
Quand une fonction présente une forte exigence et une faible autonomie, le sujet est dit « tendu » et se trouve dans une situation à risque.
Un autre modèle d’évaluation complète celui-ci : le modèle de Siegrist. Il considère que le stress est engendré par un déséquilibre entre les efforts consentis par une personne et les récompenses qu’il reçoit en retour.
Face au stress, les individus sont tous égaux.
- Faux :
Parce que leurs capacités de résistance sont différentes. De plus, celles-ci varient avec le temps.
Deux mécanismes sont particulièrement susceptibles d’engager le sujet dans une phase négative : l’anxiété, qui représente une anticipation négative du proche avenir, et la dépression.
Le management peut limiter les effets du stress organisationnel
- Vrai :
En effet, un encadrement soutenant, sachant exprimer de la reconnaissance tout en faisant preuve
d’équité, est à même d’amortir les effets d’une situation organisationnelle stressante, surtout lorsqu’elle correspond à un pic d’activité ou une crise. Mais il ne faut pas compter qu’une organisation fondée sur le stress puisse durablement éviter les conséquences humaines négatives.
Il n’y a pas de définition de référence concernant le stress au travail.
- Faux
La définition du stress de l’Agence Européenne pour la sécurité et la santé au travail est couramment admise :
« Un état de stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a des ressources pour y faire face. »
En France, il existe une loi qui organise la prévention du stress au travail.
- Faux :
L’article 4121-1 du code du travail n’organise pas la prévention du stress. Il rend en revanche l’employeur responsable de la santé mentale du salarié au même titre que sa santé physique et il l’assujettit aux mêmes sanctions en cas de manquement. Un accord national interprofessionnel sur le stress au travail signé le 2 juillet 2008 applique en France un accord européen ainsi que la directive cadre 89/391. Cet accord a été complété par l’accord du 26 mai 2010 sur le harcèlement et la violence
au travail.